À dix ans, Laure (Zoé Héran) vient d’emménager avec ses parents (Mathieu Demy et Sophie Cattani – Je suis heureux que ma mère soit vivante) et sa sœur cadette Jeanne (Malonn Lévana) dans leur nouvel appartement. Une nouvelle vie dans une nouvelle ville, un nouveau quartier ; le temps de s’installer et de prendre ses marques, la jeune fille rencontre Lisa (Jeanne Disson) et sa bande de copains. Sur le terrain de jeu, Laure se fait passer pour un garçon et devient Michaël. Le temps d’un été, celui des grandes vacances, Laure/Michaël peaufine sa nouvelle identité : elle apprend à cracher comme un garçon, se coupe les cheveux très courts grâce à l’aide de sa sœur, et découpe son maillot de bain pour en faire un slip masculin. Le temps d’une saison et de l’insouciance comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son secret.

Présenté pendant la Berlinale 2011 dans la catégorie Panorama, le second long-métrage de Céline Sciamma s’inscrit dans la perspective de son premier film (Naissance des pieuvres, sorti en 2007) en s’interrogeant de nouveau sur la question du genre et de l’identité sexuelle.

© Pyramide Distribution

À cet âge, celui de la préadolescence et ses premiers émois, il n’est justement pas encore question de parler de sexualité même si l’identité de genre semble déjà être définie, définie par les autres et non par soi-même. « C’est le regard de l’autre qui décide ce que l’on est » précise la réalisatrice française. Ces étiquettes que l’on nous impose et qui déstabilisent la jeune fille. Laure est plongée dans un questionnement nouveau auquel elle n’avait jamais été confrontée : elle se sent bien chez elle, ses parents sont présents, la famille est unie à l’image de ces instants de complicité qu’ils partagent entre eux, scènes ordinaires du quotidien. C’est finalement cette confrontation avec la société qui la fait s’interroger sur sa propre identité.

Sans dramaturgie excessive, Tomboy se distingue dès la première séquence du film par sa justesse de ton. Une légèreté de style qui contraste avec la complexité des questions posées. C’est ce paradoxe (maitrisé) qui rend précisément le film de Céline Sciamma si remarquable. Même si elle n’est présente qu’à un seul moment, la musique (signée Para One) participe également à la vitalité du long-métrage.

© Pyramide Distribution

 La photographie est soignée à l’instar de la mise en scène : Tomboy est réalisé à hauteur d’enfants, un choix particulièrement astucieux qui donne au film une double perspective d’approche.

 Sur un sujet aussi sensible, Sciamma tire son épingle du jeu en proposant une dimension différente. Il est rare de voir au cinéma des films qui osent s’attaquer à la question de l’identité sexuelle (d’autant plus quand il s’agit d’enfants) et réussir à la traiter avec brio. Tomboy en fait partie. Il est de ce genre de films qui non seulement ne se casse pas les dents sur son sujet (délicat) mais qui, en plus de le faire avec élégance et habileté, le fait avec optimisme.

Une réponse à « « Tomboy », un film de Céline Sciamma »

  1. J’ai vu ce film au cinéma et je le trouve super je vous le recommande si vous devez choisir entre plusieurs film a une soirée film ! Voilà ! 🙂

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