Libre, Lilly (Ludivine Sagnier) l’est aussi bien de corps que d’esprit. Joyeuse, souriante et virevoltante, cette jeune adulte aime vivre simplement en harmonie avec la nature, perchée dans les arbres qu’elle habille de laine multicolore et entourée de ses animaux qu’elle n’hésite pas à congeler quand ces derniers meurent. Mais sa trop grande sensibilité ne lui permet pas de vivre en conformité avec les autres et les normes de la société si bien que la plupart des gens qui ne la connaissent pas la prennent pour une déséquilibrée un peu trop excentrique. Être désinvolte et flamboyante c’est sa façon à elle de se sentir libre et indépendante, de s’accommoder des conventions en les balayant d’un revers de main.

© Haut et Court

Sa sœur Clara (Diane Kruger) est l’antithèse de Lilly. Secrétaire dans le cabinet d’avocats de son mari, elle mène une vie monotone, réglée au millimètre près, comme du papier à musique, en accord parfait avec les valeurs qu’on lui a inculquées : réussite scolaire et professionnelle, confort matérialiste et financier, amour raisonné et passion maîtrisée. Aucune fausse note ne vient troubler la mélodie du bonheur du couple parfait. Être comme les autres, c’est sa façon à elle de se sentir libre et indépendante, d’être heureuse en reproduisant un certain modèle traditionnel.

Mais à la mort de leur mère, Clara doit bouleverser sa vie pour s’occuper de sa petite sœur. Sous l’influence de Lilly, la jeune citadine va progressivement remettre en question les normes de sa propre vie et goûter à une certaine liberté.

© Haut et Court

La liberté c’est le thème central du second long-métrage de Fabienne Berthaud qui adapte sur grand écran son propre roman. Quatre ans après s’être attachée à comprendre la solitude et la fragilité d’un mannequin en fin de carrière, la réalisatrice de Frankie renouvelle sa performance avec Diane Kruger en signant un nouveau film à la fois émouvant, drôle et d’une grande justesse dans la précision des dialogues entre les personnages. Un équilibre permanent subtilement maîtrisé.

Malgré quelques longueurs (le film perd un peu de son rythme au fur et à mesure que la fin approche), Pieds nus sur les limaces est un long-métrage qui interroge le spectateur aussi bien sur le concept de liberté que la fragilité et les limites de cette dernière. Car derrière cette notion existentielle se cache aussi une autre réflexion : peut-on réellement être libre quand il s’agit de vivre avec les autres ?

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