La bella gente, c’est ce couple romain, cultivé et ouvert d’esprit. Lui est architecte, elle psychologue. Chaque week-end et pendant leurs vacances, Alfredo (Antonio Catania) et Susanna (Monica Guerritore) quittent la capitale italienne pour rejoindre leur maison de campagne. Un jour, en revenant de faire les courses, Susanna croise une jeune prostituée sur le bord de la route, frappée et humiliée par un client véreux. Une image insupportable pour la psychologue spécialisée dans les violences faites envers les femmes. Susanna décide de sauver la jeune fille en l’hébergeant chez elle. Mais l’émancipation de Nadja (Victoria Larchenko) et l’arrivée de Giulio (Elio Germano), le fils du couple, vont remettre en question les idéaux et l’équilibre de la famille jusque là inébranlables.

La bonne conscience, le second long-métrage d’Ivano De Matteo aurait également pu s’appeler ainsi. L’histoire de ce couple romain ne laisse pas indifférent parce qu’elle dérange et concerne chacun d’entre nous. Avec La bella gente, le réalisateur italien interroge son spectateur au plus profond de lui-même, sur sa capacité réelle à user de sa vertu devant les épreuves de l’existence et de la vie quotidienne.

Alfredo et Susanna forment en apparence un couple idéal, intègre, voire même exemplaire quant à leurs bonnes intentions et leur façon de vivre. Un couple qui a réussi non seulement sur le plan sentimental et professionnel mais aussi spirituel. La tolérance et la solidarité font partie de leur manière de vivre, de leur façon d’être et de se comporter en société, contrairement à leurs voisins-amis, un couple caricaturalement odieux et xénophobe. Pourtant, quand l’utopie de leurs idéaux se confronte à la réalité, Alfredo et Susanna perdent pied. Ce sur quoi ils pensaient s’être solidement construit s’effondre tel un château de cartes. Les bonnes intentions ont laissé place à l’égoïsme naturel de l’être humain qui a fait voler en éclat les fondations de leur philosophie de vie.

À la fin de la projection de La bella gente, une question troublante nous vient à l’esprit : qu’aurions-nous fait à la place d’Alfredo et Susanna ? La réponse est encore plus gênante. Probablement la même chose, c’est-à-dire rien.

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