À quinze ans, Camille (Lola Créton) vit passionnément son premier amour avec Sullivan (Sebastian Urzendowsky). Sullivan aime Camille mais pas autant que Camille aime Sullivan. Le sentiment amoureux a ceci de cruel qu’il est rarement réciproque. Alors lorsque le jeune homme décide de partir plusieurs mois en Amérique latine pour retrouver ses origines familiales, Camille est au bord du gouffre, incapable de tourner la page, tentant par tous les moyens de le retenir. En vain. Après une tentative de suicide, la jeune femme se lance corps et âme dans l’architecture pour parvenir à oublier cet amour passionnel. Mais huit ans après son départ, Sullivan réapparaît.

© Les Films du Losange

Présenté au Festival de Locarno en 2011, Un amour de jeunesse est le troisième long-métrage de la réalisatrice française après Tout est pardonné (2007) et Le Père de mes enfants (2009).

Tourné à partir de la mi-juillet, le film de Mia Hansen-Løve commence par plonger son spectateur dans cette atmosphère douce et chaude du cœur de l’été où chacun a envie de s’abandonner et s’alanguir. Les images sont léchées, la photographie est parfaite. Elle est signée Stéphane Fontaine qui avait déjà reçu en 2010 un César pour son travail sur le film Un prophète de Jacques Audiard. Le tout est magnifié par le choix des musiques : on retiendra celles de la célèbre chanteuse chilienne Violeta Parra (Gracias a la vida, Volver a los 17), du duo formé par Laura Marling et Johnny Flynn avec le titre The Water ou encore celle de Patrick Street (Music for a Found Harmonium) qui rythme la bande-annonce du film.

© Les Films du Losange

Un amour de jeunesse est avant tout un film de sensations qui se vit davantage qu’il ne s’exprime par les mots. Même si l’été est une saison propice aux épanchements amoureux et aux premières fois, il n’en reste pas moins douloureux pour ceux qui les subissent. Car avec ce long-métrage la réalisatrice française réussit à ne pas tomber dans le piège de la petite bluette passagère, le film de l’été qui ne dure qu’une saison et qu’on oublie rapidement après avoir quitté la séance.

Au contraire, il s’agit ici d’un véritable apprentissage amoureux, une éducation sentimentale qui forge une adolescente, jeune adulte en devenir. En ce point, Un amour de jeunesse est semblable au film de Julia Lopes-Curval- Le Beau Monde – sorti en 2013. Avec un scénario parfaitement ciselé, Mia Hansen-Løve parvient à représenter le parcours difficile et sinueux qui jalonne une première relation amoureuse tout en sachant transmettre avec des menus détails (un mot, une attitude, un regard…) l’intensité de la passion où les sentiments sont exacerbés et les émotions décuplées.

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